mardi 27 novembre 2012

mercredi 7 décembre 2011

Back in UE


Autriche - Hongrie

Peu de surprises en Autriche. Propre, joli, calme, parfaitement aménagé pour les cyclistes et cher. Les villages sont désertés en cette période de canicule et la moyenne d'âge semble approcher les 75 ans (septentenaires qui roulent à vélo!). 80 km à peine pour rejoindre la Hongrie.

Peu de surprises de nouveau. On aimais déjà la Hongrie et ses habitants. Nous ne sommes pas déçus malgré la brièveté de notre passage. La campagne est belle et ses habitants chaleureux. On dirait le sud.




Slovénie

Un deuxième RDV nous attend. Simone (chez qui nous avons séjourné au début du voyage, à Turin) et Kate sont de passage à Maribor, Slovénie.
Ah, la Slovénie... Un paradis naturel, une facilité pour planter la tente, des habitants chaleureux qui nous invitent et partagent leur repas sans façon, de belles petites routes montagneuses, des serveuses enthousiastes... Définitivement un bon souvenir.



vielle ville de Maribor

Simone et Kate que nous croiserons le temps d'une belle soirée trop courte.


Ensuite, nous nous retrouvons pris au piège, englués dans la toile (j'allais écrire "ensuite, ça part en couille" mais c'eut été nettement moins classe pour la photo).


Nos doubles visites nous ont insidieusement entraînés vers l'ouest. Notre 'plan' de départ - se balader en Roumanie, en Bulgarie... - est compromis. Nous hésitons désormais entre 2 options: retourner en Hongrie profiter du bon accueil et des campings avec sources d'eau chaude ou filer vers l'Albanie en traversant la Serbie, la Bosnie et la Macédoine avant d'embarquer pour Venise.
Mais... impossible de redémarrer.


Je sature. Je voudrais découvrir la Bosnie et l'Albanie mais le mental ne suit plus. Plus la force de partir à la rencontre de nouvelles cultures, de passer nos soirées à raconter notre voyage, de m'intéresser aux gens. Le Népal m'a tuer.
Nous décidons de traverser la Slovénie d'est en ouest. Il est tellement facile de camper isolés dans ce pays. La vie n'est pas trop chère, les routes agréables. Bref, le choix de la facilité. Pas de regret tant les Slovènes se montrent accueillants.

Ariane est au fond du trou


Ljubljana

Moment historique, nos 20.000 km à Dragomer. Une pizzeria nous offre 4 paquets de cacahuètes pour fêter l'évènement.


Croatie

Rétrospectivement, un mauvais choix. Mais pouvait-il y a avoir un bon choix quand on sait qu'il ne reste que quelques semaines avant la clôture du voyage? Notre erreur a été d'aborder ce pays comme les autres. Ici, mieux vaut se contenter du rôle de touriste et profiter sans arrière-pensées des eaux turquoises. Tenter de nouer des liens autres que commerciaux avec les habitants de la côte est difficile.
Nous finirons par le comprendre et par nous rabattre sur les campings des îles de Krk (ça se prononce comme ça s'écrit) et surtout de Cres. C'est sur cette dernière que nous trouverons enfin un minuscule camping sympa, inaccessible pour les mobile-home allemands, où nous profiterons paisiblement des derniers jours du périple avant de rejoindre les parents d'Ariane sur la côte slovène toute proche.



"Juste le temps de battre des cils,

Un souffle, un éclat bleu,

Un instant, qui dit mieux,

L'équilibre est fragile


J'ai tout vu

Je n'ai rien retenu

.....

Ensemble, maintenant

On peut prendre la fuite

Disparus, pfffuit

Avant qu'ils aient fait ouf


J'y pense encore

J'y pense"

Dernière virée

Passée la frontière slovaque, c'est le choc. Vous saviez, vous, qu'ils étaient passés à l'euro? Les prix, déjà multipliés entre l'Inde et l'Ukraine, doublent de nouveau. Ils le feront une dernière fois en Croatie.

Nous ne regrettons pas d'avoir dû rallier Bratislava en deux semaines: Vincent et Manu nous rejoignent en Slovaquie.

Tout le monde pète la forme et les retrouvailles sont, comme il se doit, arrosées à la vodka. Je ne vous raconterai pas comment j'ai perdu ma bague lors d'un bain de minuit dans le lac du camping avec des mineures slovaques avant que Vincent martyrise Nirvana à la guitare pour l'anniversaire d'un inconnu déprimé.

La journée, nous sacrifions au rituel des activités culturelles. Entraînés par Manu qui ne se lasse pas de son rôle de guide touristique malgré le désintérêt profond de ses compagnons (sauf Ariane en quête de savoir), nous visitons des rues et un château. Avant de passer aux choses sérieuses et d'étudier les menus afin de décider ce qui accompagnera la vodka du soir.


Fuyant les discours assommants de Manu sur l'empire austro-hongrois, Vincent et Christophe philosophent sur leur banc à propos de l'absurdité de la vie. Vexé, Manu se tourne vers ses amis de toujours.



Document exclusif. Cette photo à été prise à l'insu de Manu qui ne pourra plus décemment nier.



Pour garder la forme, nous avons eu droit à une journée vélo et à une nouvelle visite de château. Mention spéciale à Manu qui a fait le chemin du retour avec une selle cassée sans attenter à sa virilité.


lundi 5 décembre 2011

Back in the CCCP

Well the Ukraine girls really knock me out
...
But Georgia's always on my mind.

La déception d'avoir été contraints de voler à peine digérée, nous débarquons dans un autre monde après 9 mois d'Inde/Népal. Premier choc, les filles sont toutes en mini-jupes ou robes ultra moulantes, qu'elles soient minces, jeunes, vieilles ou moches. Ça change des saris même si ce n'est pas forcément plus sexy (les visages sont rarement accordés au corps qui les soutiennent...). Nous découvrirons par la suite que cette mode est limitée à Kiev. En Ukraine plus qu'ailleurs, le fossé entre la capitale et la province est impressionnant.
Après une nuit dans l'aéroport, nous nous lançons à l'assaut de Kiev via l'autoroute et le périphérique (les aéroports sont rarement pensés pour être facilement accessibles à vélo). La ville est à la fois soviétique - larges avenues, bâtiments administratifs gigantesques - et occidentale. On y croise des grosses bagnoles aux vitres teintées, des gorilles en costard et des pin-up qui s'habillent comme au réveillon de nouvel an pour faire les courses. Nous redécouvrons un plaisir presque oublié en Inde: les passants nous abordent de manière désintéressée, intrigués par nos vélos. A peine arrivés, un jeune fan de vélo court nous acheter un atlas pour que nous lui expliquions notre route avec nos rudiments de russe qui refont surface. Nous trouvons rapidement nos marques.



Après 3 nuits dans la capitale, nous partons vers l'ouest. A 15 km de Kiev, le pays change déjà. Les mercedes sont remplacées par des lada, niva ou pas; les bombas par des vieilles en fichu et les hypermarchés par des épiceries. Lesquelles font systématiquement office de bar avec leurs pompes à kvas (une sorte de cola) et à bière. Ici, le demi-litre est moins cher que l'espresso. Et pourtant, nous resterons sobres.


Le temps s'écoulant trop vite, nous risquons de louper notre RDV à Bratislava. Va donc pour un train vers Lviv. Il nous faudra 3 jours et des visites dans autant de gares pour trouver des places de train; notre russe n'est finalement pas si bon. Le centre historique est superbe et l'ambiance de la ville nous séduit. Nous y restons quelques jours, quitte à devoir reprendre un train. Nous profitons de ses marchés, de ses habitants chaleureux et des magasins de vêtements de seconde main vendant leur marchandise au kilo.





Surprise dans l'auberge de jeunesse: nous retrouvons un livre abandonné à Tbilissi 2 ans plus tôt. Sur la dernière page, notre mini-dictionnaire géorgien rédigé par Ariane.

Après les vertes plaines du centre du pays, direction les Carpates. Le paysage est toujours aussi boisé mais plus varié. La route est agréable et les places de camping sauvage aussi sympas que faciles à trouver.
La mentalité ukrainienne nous séduit et n'est pas sans nous rappeler notre bonne vieille Géorgie. Même simplicité, même joie teintée de cette fameuse mélancolie slave quand on se met à boire, même relents soviétiques mélangés à la pourriture occidentale. Pourtant, nos rapports avec les gens, toujours agréables, seront finalement assez limités. Nous sommes reconnaissants des sourires et petits cadeaux qui ne manquent pas mais, le soir venu, nous préférons nous isoler au calme dans un champ ou une forêt entre 2 villages plutôt que demander l'hospitalité. L'Inde m'a tuer...



En parlant d'Inde justement.
Avec le recul, le choix de l'Ukraine (en gros, c'était le vol le moins cher, le transport des vélos était gratuit et nous revenions en Europe sans rentrer dans l'Union) était judicieux. La réadaptation s'est faite en douceur, tant ce pays est à la frontière - géographique et temporelle - des pays dits développés et des pays en route pour la joie. Ce n'est certes pas l'Asie mais on y trouve encore des vendeurs dans la rue, un modèle de voiture unique (tata lada), des gens se déplaçant en charrette, des puits pour pallier l'absence d'eau courante et des édifices religieux en veux-tu pas en voilà quand même.
C'était chouette l'Ukraine; la prochaine fois, on explore l'est et la Crimée, Tchernobyl et Yalta.





Where is my tent?

En Ukraine, pays idéal pour planter sa tente dans de jolis champs sans se faire emmerder.

Notre seule nuit en Autriche, cachés entre une rivière et un chemin vélos. On craignait la police (le camping libre en Autriche n'est pas réputé facile) mais on n'aura été visité que par des braconniers et des kayakistes.

Hongrie. L'art du camouflage.

C'est mignon!

Barbec' près du compost d'un cimetière proche. Se terminera sous l'orage.

Nous avons été invités par cette famille slovène. Ecolos, ils ont construit leur maison de leurs mains. Nous avons eu droit à un souper patates (composé de patates grillées, de beurre et de sel - excellent contre toute attente) et à une tisane aux plantes du jardin. Le père est parti en Inde voir Sai baba et a construit un jesus grandeur nature après que ledit jésus lui soit apparu dans les flammes (nous avons vu la photo de la grange en feu). Cela dit, la soirée et la discussion ont été très plaisantes.

Slovénie. Après l'orage. Galère ce soir-là pour trouver un endroit. Des fermiers nous refusent parce qu'ils ne veulent pas de roms. Dans le village suivant, même méfiance: les roms sévissent dans la grande ville toute proche. Ils l'ont dit à la télé. Ca me va d'être pris pour une fois pour un rom plutôt qu'un allemand. Finalement, renversement de situation: un jeune du village nous trouve une grange et nous amène de la nourriture et une bière dans la soirée.

Slovénie encore. Repas, biscuits de la grand-mère et vin maison offerts encore, en sus de la place dans le jardin.

Notre dernier spot. Pas le plus dégueu face à un village médiéval.

lundi 25 juillet 2011

A bientot ou 'les Indiens ont-ils une ame'

9 mois en Inde et au Nepal. On aurait pu en faire des choses en 9 mois.
J'aurai besoin d'un peu de temps pour digerer ce qui fut une experience belle et difficile.
J'en ai chie physiquement et moralement mais je me sens plus fort.
J'ai besoin de retrouver l'Europe mais je suis deja triste de partir.
Je n'aurai pas apprecie les Indiens et encore moins les Nepalais mais leur inexpression faciale me manque deja.
Ma tete explose de sons et de couleurs trop vives mais l'Europe risque de me paraitre terne.
Ici, on ne m'offre pas de cigarettes; on exige que j'en donne sans meme un merci. Ici, les sourires desinteresses sont rares. Ici, on croise autant de gens acceuillants que de jeunes hommes sobres et athees en Georgie. Mais ici, on finit par se plaire. Ou par supporter, je ne sais plus.

Bref, on a bien fait de venir meme si le sous-continent indien a velo, ce n'est pas facile.

Direction Kiev. Pourquoi l'Ukraine? Les raisons sont obscures mais pas completement irrationnelles.

Where is my tent?